En février de cette année, Philippe Jaccottet s’en est allé, par les chemins de terre et de mots. Le poète vaudois habitait depuis les années 1950 à Grignan dans la Drôme. Dans l’immédiat après-guerre, il fait partie des grands poètes qui renouvellent la poésie francophone. Il est l’un des rares auteurs entrés de leur vivant dans la collection de la Pléiade.
En nous disant Philippe Jaccottet, le comédien Michel Voïta nous fait redécouvrir l’oeuvre du poète. Sur scène, il y a un homme qui remet sans cesse l’ouvrage poétique sur le métier. Il cherche à dire au plus près la réalité. Comment la regarder pour la voir vraiment. Comme un peintre qui retouche sans cesse sa peinture, le poète cherche obstinément à dire la beauté partout où elle se trouve, jusque dans le plus intime des fleurs.
L’homme construit un grand mobile, symbole de la fragilité de cette recherche des mots justes. Il s’agit de parvenir à opposer au fardeau effrayant de la mort en marche, la légèreté fragile du vivant et parvenir à équilibrer ces deux poids apparemment si disproportionnés.
Je marche
dans un jardin de braises fraîches
sous leur abri de feuilles
un charbon ardent sur la bouche
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